Patrick Rancoule partage sa vie entre la Cerdagne et l’Inde depuis presque vingt ans. À la recherche du sens de l’existence, il décide de rejoindre les Missionnaires de la Charité à Calcutta en 2004 pour les aider dans leurs actions. Il se retrouve brutalement au cœur du quotidien des plus démunis. Il décide d’immortaliser ces instants de vie pour témoigner, mais surtout pour leur rendre un hommage vibrant. Ces êtres malmenés par le destin le touchent. Il y voit toute la noblesse de ces luttes héroïques de chaque instant : boire, manger, survivre pour ne pas sombrer. Il perçoit dans ces visages, dans ces regards, tout le drame de l’arbitraire, de l’injuste pouvant mener au délabrement des corps et au désarroi des âmes.
Le photographe trouve de la beauté en toute chose et c’est une chance. Ces modèles, privés de leurs droits fondamentaux, bousculés par la vie, retrouvent une place digne de premier plan, faite de grâce, de sourires, et d’harmonie. Il gomme, par le prisme de son objectif, les inégalités durement subies et rétablit durablement l’intégrité de ces corps et âmes trop souvent mis à mal.
Cette exposition de photographie et de sculpture, parle de la condition humaine et de spiritualité. Le travail de la pierre est un vieux rêve de Patrick Rancoule. Il se forme à cette pratique dans son pays de prédilection, l’Inde, et aime particulièrement laisser émerger les corps « habitant » les roches qu’il façonne de son ciseau.
Texte présenté par la Mairie de Perpignan à l’occasion de l’exposition.